L’amitié de Christine

 

Tapie là, dans l’ombre de la société, le visage de Christine décline les marques de son passé. A croire qu’elle ne rêve plus. Qu’elle ne désire plus rien. Abattue ? Non ! Et elle a horreur des personnes qui se laissent aller au pessimisme. Pourtant elle en a vécue des événements.

Certes, elle n’a pas été gâtée. Dès son enfance, elle a subie maintes souffrances qu’elle cache pour des raisons évidentes. Cela selon la perception qu’elle en a eue.

Puis, vint le temps des amours qui recèle des déceptions et du bonheur. Le bonheur d’avoir eu deux filles. Deux filles totalement différentes psychologiquement et physiquement.

Il est indéniable qu’icelles ressemblent à Christine, au point de la mimer. C’est normal car on mime toujours ceux que l’on aime.

Chacune ayant l’âge de raison, suive le parcours de la vie qu’elles se sont dessinées. Toutefois, c’est au grand dam de Christine. Et oui ! Elle ne peut les voir que très peu, car elles sont loin de chez elle. Mais Christine, par amour s’en est fait une raison. Un devoir. Alors elle flirte avec son portable pour avoir des nouvelles. Et ceci constamment.

C’est dur pour elle. Surtout que sa santé ne lui permet plus de travailler.

Alors le temps qui s’écoule inlassablement, lui est pesant. En plus, ne pouvant que vivre en deçà du seuil de pauvreté à travers une allocution d’handicapée, elle ne peut prétendre à se mouvoir aisément. C’est pour cela qu’elle ne peut rester en place. Dès qu’elle le peut, elle se met à déambuler dans les rues d’Aix les Bains et très souvent sur les rives du bord du lac qui est à proximité de son logement. Elle fait beaucoup de randonnées. Se démarquant ainsi, de son logement. De son handicap. De sa condition.

Elle aime çà.

Christine a aussi deux amies. Elles sont sincères. D’ailleurs Christine, ne supporte pas les trompes l’œil. Quand elle donne son amitié, ce n’est pas pour rien. Et si quelqu’un lui parle d’amour, il se met le doigt dans l’œil.

Bien sûr, elle a eue des aventures depuis son divorce. Juste histoire de récompenser son moi et son surmoi. Mais elle n’en fait pas une affaire d’état.

C’est selon l’ossature du moment, comme on dit. Et elle ne tient plus à s’emmerder et se soumettre à des conditions qui entacheraient sa destinée.

Elle est libre.

Elle est libre et tient à l’être.

Parfois, elle ressent le poids de la solitude. Ce qui la perturbe.

D’un coté, elle voudrait bien un compagnon. De l’autre coté, elle ne tient plus à être enfermée dans un carcan.

Et les années passant, elle se sent plus intelligente de ce point de vue là. Même sous d’autres aspects. Alors, elle évite tout comportement ostentatoire à sa perception.

Personnellement, je peux le comprendre. Pour elle, je suis le confident à qui on peut tout dire. Un confident parce que pour elle, je reste un anonyme puisque je suis sujet à ne plus la rencontrer. Et puis un anonyme, on peut s’en séparer facilement. Enfin, on ne doit rien à un anonyme.

Pourtant, celui-ci lui permet de se soulager. De la conforter dans sa position. Dans sa perception. Par contre, lui n’a pour seul ambition, qui est de feindre à faire naître une amitié.

Pourquoi ? Parce que mon passé est empli de situations rocambolesques.

A mes yeux, il est préférable une amitié qui crée un lien et qui fasse ouvrage à l’évolution. Ce lien permet de se remettre en question. D’avoir des relations. D’approfondir ses connaissances. De s’enrichir d’une exaltation. Support nécessaire pour trouver un équilibre et un bien être.

Ce n’est pas en se repliant sur soi-même que l’on résout ou résoudra les aspects précités. Et puis, on n’est pas fait pour vivre seul.

Il y a un je ne sais quoi chez elle qui fit, le jour même de notre rencontre, que j’ai été touché. Certes, elle est très belle, intelligente. Mais ce n’est pas pour cela que je vous dis cela. Elle est humble et respectueuse. Comme Elisabeth, Jean Yves, Valérie, Solange, Hélène, la femme de mon accordéoniste Roland. Evidemment, je ne parle pas de mes amours, Solange, Georgette, Antonella dont je ne vous dévoilerai pas la teneur, par respect du silence.

Pour l’heure, je m’efforce de faire sourire Christine. Je suis heureux quand elle rie sur mes avantages verbaux. C’est un vrai bonheur pour moi ! Je voudrai tant qu’elle soit heureuse comme mes ami(e)s.

C’est vrai, je suis perpétuellement en quête d’une amitié. Oh, je n’ai pas beaucoup d’amis et d’amies. Cela se compte sur les doigts d’une main. Mais ceux que j’ai sont merveilleux. On ne se voie pas souvent mais ils sont présents dans mon cœur. C’est ce qui nous anime tous.

Alors pourquoi, je recherche en elle une amitié ? Parce que elle me touche. Parce qu’elle est en quête d’elle même. Parce qu’elle a encore envie de recevoir. Découvrir. Admirer.

Pour tout vous dire, laissez moi encore un peu de temps pour vous faire découvrir cet univers qui se forge au jour le jour…

Robert-Paris



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